C’est face au Musée Jules Verne, au pied de la Maison Radieuse de Le Corbusier, que se sont installés 3 Brasseurs, à Rezé. Une brasserie qui a pris le nom de Nautile (Les 3 Brasseurs étant pris faut croire…). D’ailleurs, on pourrait retrouver du Jules Verne dans ce nom, du Le Corbusier dans l’architecture des recettes et dans l’identité graphique.
Embarquement immédiat à bord du Nautile! Dans le fameux sous-marin de poche, infiltrons-nous profondément dans un verre… de bière. Pour ceux qui le savent le port d’attache de ce navire qui a permis d’aller visiter l’épave du Titanic notamment, est basé dans le Sud, à La Seine sur Mer. Du sud, il en est question ici aussi mais nous parlons du Sud-Loire, aux portes de Nantes.
Cette jeune brasserie s’est installée en Septembre 2017, avec la volonté de proposer une gamme Craftbeer reprenant des styles bien établis ainsi que des recettes dans l’air du temps (IPA, Gose, Brut IPA).
Clément, Fabien et Vincent baignants tous trois depuis longtemps dans le kettle du brassage amateur ont embarqué leurs différentes expériences professionnelles, leur énergie et surtout leur passion à bord de ce navire qui, bien que naviguant dans des mers éthyliques, n’a rien d’un bateau ivre.
En effet, les trois compères n’ont pas chômé, brassant 700hl dès la première année sur une brasserie 10hl des britanniques PBC, avec une ligne d’embouteillage, capsulage et étiquetage entièrement… manuelle. Des journées de mise qui s’apparentaient à des voyages au long cours. Mais voici un temps révolu puisque depuis quelques mois, ils disposent d’une ligne d’embouteillage et d’une étiqueteuse automatique qui leur laisse entrevoir le cap des 1200hl à l’horizon de l’année 2.
La Nautile, c’est une gamme de bières permanentes (Pale Ale, Ambré, Triple, Farmhouse, IPA, Wheat IPA, Black IPA et DIPA) et des éphémères (Triple infusion de café vert à froid, Gose Citron vert/Passion, Brut IPA).
Des éphémères qui permettent d’ouvrir de nouveaux horizons gustatifs et aux brasseurs de se faire plaisir, de proposer des produits originaux en fonction de leurs envies et qui, comme la Brut IPA, peuvent finir par intégrer la gamme permanente.
En parlant de produits qui font envie, gageons que l’annonce de la mise en bouteille d’un Russian Impérial Stout à 15% et de la présence en fermenteur d’un Baltic Porter, sauront éveiller l’interêt de vieux loups de bière et peu importe que vous aillez le pied marin ou pas, vous donneront envie d’embarquer à bord de ce vaisseau pour un voyage zythologique en mer ligérienne.
Pour finir, invitons les cervalabelophiles à aller jeter un œil aux jolies étiquettes qu’ils ont fait en collaboration avec @tangartwork notamment.
Pour éviter tout mal de mer, l’alcool est bien évidement à consommer avec modération.
Retrouvez les en live lors du Lyon Bière Festival les 27 & 28 avril 2019 à la Sucrière ou online sur https://www.facebook.com/brasserienautile et sur https://www.instagram.com/brasserienautile
C’était mercredi dernier dans le Cantal, du côté de Salers. L’équipe de la Brasserie 360 ouvrait ses portes à la presse et aux institutionnels. L’occasion de lever le voile sur un projet qui ne manque ni de hauteur ni de perspectives.
A 1000 mètres d’altitude, la carte postale est impressionnante. L’élégant bâtiment de verre et d’acier se détache sur fond de Massif Central et offre un point de vue incomparable sur le Pays de Salers.
Forte empreinte locale
Passées les premières impressions, en prenant un peu de recul, on comprend assez vite qu’un projet d’une telle envergure n’aurait pu naître ici sans le soutien des instances locales.
Bruno Faure, président de la communauté de communes et Alexandre Vermeersch, président de la brasserie 360, expliquent alors leur vision et les dimensions du chantier en s’appuyant sur quelques chiffres qui marquent nettement leur volonté de faire de cette brasserie de 20hl l’un des pivots de l’attractivité touristique en Cantal.
2.5 millions d’euros c’est ce qu’il aura fallu pour bâtir et équiper le lieu, le tout propulsant la brasserie dans le top 10 des projets brassicoles français en 2018. Et le Pays de Salers mouille bien le maillot en portant l’investissement immobilier à hauteur de 1.4 millions d’euros animé par ce credo fort que “la production, à savoir la valeur ajoutée par les hommes, offre sa richesse à un territoire”. Notons, côté investissement matériel, que l’entreprise a aussi pu bénéficier de 30% de subventions au titre de l’installation en zone de revitalisation rurale.
La Brasserie a donc pour vocation de s’inscrire dans le pays et de valoriser le terroir en tissant les liens d’une relation symbiotique avec son milieu. “Au-delà du bio c’est le circuit court qui parle aux gens” constate Alexandre.
« Les projets ne peuvent se faire que lorsque la volonté des hommes à entreprendre rencontre la volonté des communes à accueillir »— Alexandre VERMEERSCH, Brasserie 360
Faible empreinte carbone
Au cœur du Parc National des Volcans d’Auvergne, une zone nécessairement éco-responsable, le défi est double : agréger les savoirs-faire locaux pour raccourcir les circuits certes, mais aussi réduire l’impact de l’activité sur son environnement. “Etre artisan c’est aussi être innovant”, résume Alexandre.
Le premier engagement de la brasserie c’est donc de s’approvisionner en local. Un partenariat a donc était signé, dans le Puy-de-Dôme, avec la Malterie des Volcans pour le sourcing exclusif de ses malts bio. Non loin de là, du côté de Saint-Flour, Christian Rouffiac, agriculteur bio, a même accepté de planter 8 hectares d’orge brassicole. Sa future production sera maltée à façon par la Malterie des Volcans. Quant aux houblonnières on y réfléchit sérieusement. En attendant le choix technique est celui de la tradition. Ici on préfère l’utilisation des fleurs de houblons (les cônes) plutôt que des houblons transformés (les pellets).
En complément de cette démarche la brasserie a été entièrement pensée pour réduire ses rejets. Un méthaniseur se charge de transformer en énergie les effluents ainsi que les drêches (résidus de malts après brassage). L’eau chaude ainsi générée est alors recyclée pour chauffer le bâtiment ainsi que les cuves de brassage.
La brasserie fait ses gammes
Et le produit dans tout cela ? Le leitmotiv c’est la qualité. Qualité des matières premières, on l’a vu, qualité de l’eau, on la devine au pays de volcans, mais aussi qualité de fabrication avec un accent particulier mis sur le temps que l’on prend à faire les choses. Ici on n’est pas du genre à raccourcir les durées de fermentation pour accélérer les rotations en cuves.
Et pourtant, le carnet de commande est rempli. L’équipe des Vins Desprat & Saint Verny s’occupe d’une belle partie de la commercialisation. Ainsi la gamme Sulfurik est déjà proposée à plus de 300 points de vente du secteur CHR (Cafés Hôtels Restaurants), tandis que la gamme Basaltik vise les GMS (Grandes et Moyennes Surfaces). Sur place et en direct la gamme “Crat’r” adresse une clientèle plus locale ou touristique.
Niveau goût : c’est bon, c’est bio, c’est local ! Les bières ne prennent pas le risque d’être “clivantes” mais on imagine de toute façon bien que l’on ne rentabilise pas un tel projet en ayant une stratégie de niche. Et c’est au final Romain, le brasseur en chef, qui le résume le mieux : “je ne fais pas des bières pour plaire à tout le monde, mais des bières qui puissent plaire à chacun” (entendez : chacun trouvera dans la gamme une bière à sa convenance). Plus tard il me fera goûter une American Pale Ale (DH Cascade x Aramis) bien mordante, d’un lot plus confidentiel mais, pour le moins, réussi. Dans le mille donc !
Bière d’artisan
Avec un rythme de 140 hl/mois la brasserie s’est donné pour objectif de produire 1500 hl en 2019 et de croître de 500 hl par an. Comprenez que cette brasserie, en gardant une taille et une philosophie artisanale, sera très vite parmi celles qui comptent dans le paysage brassicole régional.
De ce point de vue l’entreprise sera nécessairement observée, voire jugée. Alexandre s’y attend. C’est le jeu. Un peu plus tard dans la journée, face à une rouge de chez Thiriez puis dans la confidence d’une petit restaurant d’Aurillac, il me parlera de ses origines flamandes et de son amour pour le Cantal, terre d’adoption, “choix de vie et choix de cœur”.
Il me racontera son enfance du côté de Saint-Flour, ses 15 ans de rugby, son passé de cadre supérieur dans la logistique, puis son envie soudaine d’autre chose, de prendre des risques, de s’ancrer un peu plus à ce sol, son envie de rendre hommage à ces montagnes.
Il me racontera quelques projets de recettes aux saveurs endémiques et quelques autres idées pour animer la brasserie et dynamiser le territoire.
Et on rira aussi beaucoup… mais c’est une autre histoire…
Alexandre est brasseur artisan. Il est passé par Nancy et La Rochelle. Il est associé à son frère Jean-Jacques (Distillerie Louis Couderc), Pierre Desprat (Maison Desprat & Saint Verny) et Serge Patay (Les Brasseurs du Sornin).
C’est sur le quai Duguay-Trouin du port de la cité corsaire malouine, à deux pas des remparts de granit ceignant la vieille ville que les 8, 9 et 10 mars 2019 s’est déroulée la deuxième édition du Saint-Malo Craftbeer Expo (www.stmalocraftbeerexpo.fr)
Le temps d’un week-end, Saint-Malo est devenu « the place to be » de la scène « craftbeer » en France. 61 brasseurs, sur les 63 annoncés, ont répondu présent pour cette deuxième édition du festival. Trois jours rythmés par une ambiance festive, les dégustations et le travail. Car oui, il en était bien question de travail avec un format qui dédiait une journée aux pros, permettant ainsi les rencontres entre brasseurs (exposants et visiteurs), fournisseurs, distributeurs et clients.
Mais revenons-en à nos amis brasseurs, un line-up hétéroclite et international était présent, emmené par Vlad Antonov, le parrain de cette édition, le québécois de la micro-brasserie Hopera (2 heures au Nord de Quebec). Les luxembourgeois de Totenhophen Brauhaus qui se qualifient eux-mêmes comme le point de rencontre entre la bière belge et allemande. Les polonais de Maryensztad. L’équipe de Brussels Beer Project qu’on ne présente plus mais qui est en passe d’ouvrir un deuxième établissement à Paris, du coté du canal St-Martin après celui de Pigalle. les américains de Port City et Oskar Blues, les irlandais de The White Hag, les italiens de Crak, Les norvégiens de Lervig et enfin la sélection portugaise de Original Beer avec 8a Colina la brasserie lisboète et Letra, brasserie de Braga.
De nombreuses brasserie « locales », du grand quart Nord-Ouest étaient également présentes, laissant entrevoir tout un panel brassicole riche et varié qui ne peut que nous faire saliver. Si nous ne devions en citer que quelques une, les Rennais de Skumenn et de la Brasserie du Vieux Singe, les Nantais de la Nautile et du Bubar. Le Morbihan était également représenté avec la Dilettante ainsi que les Normands de la brasserie Les Deux Amants tout comme enfin le Finistère avec Storlok brasserie de Cornouaille et Arvarus.
Le reste de la scène française n’était pas en reste avec citons-les pèle-mêle, les Parisiens de O’Clock Brewing, de la brasserie du Grand Paris, Deck & Donohue et de la Bouledogue, les Lyonnais de Ninkasi, les Bordelais de L’Effet Papillon et d’Azimut, les brasseurs Toulousains au nom éponyme Brasseur Toulousain.
Mais que faut-il retenir de cette édition du Saint-Malo Craftbeer Expo?
C’était avant tout un état d’esprit propre aux festivals de biere mais aussi une ambiance, impulsée par certains brasseurs notamment Nantais. Une ambiance qui se voulait festive et bon enfant même si l’on peut regretter toutefois que la ville de St Malo ne se soit pas mise au diapason d’un événement qui aurait toute sa place, en off, intra-muros tant les corsaires sont légions chez les brasseurs.
Gardons toutefois en tête qu’il ne s’agissait là que de la deuxième édition d’un festival qui ambitionne d’être l’un des meilleurs de France. A n’en pas douter, Xavier et Sylvie Leissen professionnels de l’événementiel ont su mettre à profit leur expérience dans l’organisation de manifestations et prendre la mesure d’un secteur brassicole tout aussi divers que dynamique.
Au delà de l’organisation et de l’ambiance, gardons à l’esprit qu’il s’agit avant tout de bière. Et tant qu’à parler bière, parlons brasseurs. Voici donc un top 3 de nos brasseries coup de cœur. Pourquoi 3? Parce qu’il fallait bien choisir, choisir c’est se priver, et surtout parce qu’ainsi on en citera une par origine.
Dans la catégorie « brasserie internationale », citons les Portugais de Letra Cerveja Artesanal Minhota. Diogo et Felipe nous ont présenté une variété de bières toutes aussi réussies que plaisantes et gageons que de nombreusesautres sont encore à venir tant leur programme est chargé en « collab » lors de leur roadtrip de plus de 6000 km à travers l’Europe. Dernière en date avec les Angoumoisins de La Débauche, rien que ça!
Dans la catégorie « brasserie locale », je ne peux m’empêcher de citer les Nantais d’ Aerofab qui ne brassent pas que du vent tant leur gamme de bières en canettes est réussie. A noter qu’un crowfunding Ulule est actuellement en cours pour Charles et Arthur https://fr.ulule.com/brasserieaerofab/ ça se passe ici si vous souhaitez aider ces gipsies à poser leurs valises en banlieue Nantaise du côté de Sautron. Inauguration de la Brasserie à venir le 17 Mai.
Enfin dans la catégorie « Hexagonale autre que ces chauvins de Bretons », un autre Charles et à nouveau des canettes sont à l’honneur en présence de Charles et Hugo de la brasserie Coconino. Une gamme de bières en canettes toutes aussi réussies les unes que les autres pour ces sympathiques parisiens (oui oui ca existe, en tous cas pour ce qui est de Charles) capables de produire un Berliner Weiss à la cerise « Cherry Bomb » comme un Impériale Stout Tourbé au piment Chipotle au nom évocateur « my Ass is on fire ». Au regard du succès que la brasserie a rencontré à St-Malo, gageons qu’elle sera à retrouver très prochainement chez tous les bons disquaires bretons…
Avec 61 brasseries présentes, difficile de tout tester (taster). Difficile mais pas impossible comme nous l’a démontré John Hardcore (ça doit être un pseudo) en trois jours sur le festival qui a réussi à déguster toutes les bières présentées sur le salon. En attendant voici donc une liste non exhaustive de coups de cœurs.
Les Brett Series des Bordelais de la Brasserie Effet Papillon. Une brasserie qui n’a de cesse de nous surprendre et de proposer des produits toujours plus aboutis. Framboise et Ananas tout comme la Snake Bite issue de la collab avec The Beergame et Blackbirdinbeer étaient « on tap » et coing, abricot ou griottes sont encore à découvrir pour cette gamme Brett Series passée en barriques.
La petite IPA de Benoit et Cédric de la brasserie L’instant (dans le 77) si savoureuse que nombreux s’accordaient à la qualifier de « crispy »…
La Session IPA du Bubar, le brewpub urbain de l’Ile de Nantes, grand animateur de l’événement avec ses acolytes (ça laisse envisager l’ambiance géniale dans son établissement, repère des Brassams Brasseurs NanoNantais)
La très fruitée et romantique bière au poivron rouge et à la framboise de la Brasserie les 2 Amants. Une bière tout aussi raffinée que leur identité visuelle le laisse entrevoir aux premiersabords.
Enfin, la Tiki Tour Pils, issue de la « collab » entre la Brasserie du Grand Paris et les animals de ZooBrew au retour de leur périple Néo-zélandais. Une Pils sèche et tellement rafraîchissante qu’elle redonne à la Pils ses lettres de noblesse.
Que faut-il retenir de ce Saint-Malo Craftbeer Expo?
L’ambiance, la sélection de brasseries, des IPA, des stouts et l’omniprésence des bières passées en barriques et/ou acides et fruitées et enfin qu’il y aura normalement une troisième édition l’an prochain!
En off, le coup de cœur vestimentaire du salon : ce t-shirt imaginé par @tangartwork
Et vous qu’en avez-vous pensé? Faites nous part de vos remarques et/ou questions encommentaires.
Oyster stout, voilà un genre de bière qui peut en dérouter certains. Et si nombre d’entre vous y voient déjà le délire d’une génération de brasseurs-hipsters qui jouent à qui aura la recette la plus originale eh bien détrompez-vous !
L’accord huître et bière trouve ses origines dès le 18eme siècle ou l’on trouvait régulièrement les deux mets aux tables anglaises. C’est au début du 20eme siècle qu’il faudra cependant attendre pour qu’un brasseur eu l’idée de mêler le fruit de mer à son brassin.
La Stomp quoi ? Une Stomp box, un instrument à percussion que tu places sous ton pied pour rythmer tes heures musicales dans ta Man cave. Viens par ici, je t’explique comment en fabriquer une avec deux trois bouts de bois et un micro piezo.
« Zero Compromise » c’est le slogan martelé par la marque néerlandaise Braxzz qui saisit l’opportunité de développer en Europe une gamme de bières (et de cidres) sur le postulat d’un sans alcool qui ait du goût. A l’instar des industriels qui prévoient qu’à l’horizon 2025 une bière vendue sur cinq sera sans alcool (notons que c’est déjà le cas en Espagne), Braxzz vise le segment du 0% en lorgnant du côté de la craft beer. Une bière sans alcool certes mais avec des valeurs et des saveurs modernes. Sans compromis donc !
A 35 ans, Grégory Nèble, ancien cadre commercial dans l’agroalimentaire et « beer geek » passionné, a décidé d’embrasser la cause du 0% en représentant la marque Braxzz sur le territoire français. Un gros challenge aux allures prosélytes alors que l’on pressent que la France se réveille tout juste de ses addictions culturelles pour se poser la saine question d’une consommation plus responsable d’alcool. Il nous explique son parcours et ce choix.
Raconte-nous ton « épopée de buveur de bière »
« Comme beaucoup, je bois de la bière (de base) depuis longtemps mais j’ai découvert qu’il y avait un autre possible en 2015. A l’époque, j’habitais à Nantes à côté du Bier Market et d’un bar à bières où j’ai très vite eu mes habitudes. J’étais piqué. J’ai fait une petite virée à Londres du côté de Bermondsey, pour visiter des brasseries emblématiques comme The Kernel, puis je me suis mis en quête de rencontrer des brasseurs professionnels près de chez moi, en Bretagne, d’y effectuer des stages (à la Brasserie Wills notamment) et de brasser sur mon temps libre, en particulier chez Stéphane Blanc du BuBar, la Brasserie de l’Ile de Nantes. Ensuite en 2017 je suis rentré dans ma région, du côté de Bordeaux, avec l’intention de créer ma pico-brasserie domestique de 100 litres. Se faisant je me suis rapproché de l’expertise de brasseurs locaux, tels que Jocelyn de l’Effet Papillon qui est devenu un ami. »
Tu as commencé à collaborer avec Braxzz en début d’année, tu peux nous en dire plus sur cette marque ?
« Braxzz est le projet de 3 associés au sein de Rebelz Capital (une société de capital-risque) qui ont su saisir l’opportunité combinée de croissance de la craft beer et de celle du sans alcool. Aujourd’hui la gamme se compose de deux IPA, d’un Porter, d’un Cidre, d’une Triple, d’un Bock et… d’un Lager très prochainement. Les bières et le cidre sont produits en Allemagne, dans des unités capables de sécuriser les besoins en volume de la marque dans le cadre de son développement. Nous sommes présents dans nord de l’Europe (Royaume-Uni, Irlande, Pays-Bas, Belgique, Scandinavie) avec de jolis taux de progression, ainsi qu’en Italie et en Espagne. Notre stratégie de commercialisation s’appuie sur des partenariats avec des distributeurs locaux. »
Tu t’es fixé quels objectifs en 2019 ?
« Je vise la signature d’un partenariat national avec une plateforme de vente en ligne ainsi qu’un maillage national solide sur la base de partenariats avec des distributeurs régionaux pour la vente en CHR et en commerces spécialisés. J’aimerais atteindre un volume de 6 palettes* par mois en fin d’année (*environ 34 hl). J’aimerais également être présent au Mondial de la Bière, à Paris en mai prochain, pour aller à la rencontre des consommateurs et aussi travailler avec des influenceurs, des leaders d’opinion qui ont compris que le sans alcool avait de l’avenir, je pense notamment à Gueule de Joie que j’ai rencontré dernièrement…»
A qui s’adresse la bière sans alcool aujourd’hui ?
« A tout le monde qui aime la bière, sans distinction. L’offre de boissons sans alcool se développe de façon qualitative. Elle n’est plus réservée à l’alcoolique repentant en quête d’un ersatz ni aux moments de la vie qui imposent de ne pas boire… on pense au capitaine de soirée, aux compétitions sportives ou encore aux femmes enceintes ou allaitantes. Aujourd’hui on note que dans le même temps où la consommation d’alcool chute, la consommation de produits sans alcool croît. Et c’est un phénomène de société qui a plus à voir avec une envie de préserver sa santé, notamment chez les jeunes générations. Au Royaume-Uni, qui nous inspire tellement pour la bière, 30% des moins de 25 ans ne consomment pas d’alcool. Je pense aussi au facteur communautaire et religieux… Nous vivons dans des sociétés mixtes et diverses. Je me rappelle un excellent article dans Vice qui traitait du sujet… Je crois aussi beaucoup à la notion de partage, aux bons moments entre amis où l’on ne stigmatise plus la personne qui ne boit pas d’alcool. On boit une bière, point. Peu importe qu’elle soit avec ou sans alcool !»
Et pourquoi ne pas boire un soda dans ce cas ?
« Tout simplement parce que la bière sans alcool est un produit à part entière, avec un goût qui lui est propre… celui d’une bière ! Si j’ai envie de boire une bière pourquoi boire un soda ? D’autant qu’il y a moins de sucre dans une bière sans alcool que dans un soda ! »
Ta première bière sans alcool ?
« En 2016 au Hellfest, un produit industriel fruité et sucré… tiens, en parlant de soda, on n’en était pas loin… vraiment pas terrible ! »
Ta bière sans alcool préférée ?
Le Porter de chez Braxzz ou le Oaked Cider (qui n’est pas une bière mais qui est très réussi… on prévoit une recette avec du houblon d’ailleurs) sinon Henry and his science de Mikkeler. Je pourrais en boire jusqu’au bout de la nuit ! »
La Débauche Kiss my A.C.E, alors le nom est pas franchement évocateur du monde de l’enfance mais le côté point de croix, serviettes avec son nom dessus bah moi ça me parle, ça me rappelle le temps où je disais à ma mère que je voulais des dinosaures sur mon peignoir et qu’elle me les brodaient ! Fin de l’épisode nostalgie avec la découverte de cette A.C.E, une bière blonde au jus de citron vert, à l’orange et à la carotte.
Cette bière multivitaminée marque l’arrivée du Printemps et des beaux jours, des ipa au soleil et des wheat citronnées. Côté dégustation c’est un corps orange fluo qui se présente avec de bonnes effluves acides d’agrumes. Au goût la carotte souvent anecdotique dans ce genre de recette vient ici couler l’acidité du fruit pour apporter un équilibre avec une amertume légère. Une belle réussite pour @brasserie_la_debauche qui signe ici une belle bouteille printanière.
Le style n’a pas encore eu le temps de faire le tour des réseaux à la façon des très photogéniques bières « East Coast » au succès planétaire et viral… La Brut IPA, réponse californienne à la folie des New England IPA, sera-t-elle le prochain tube de l’été ?
Pour ajouter une déco de plus à ta Mancave, je te propose un DIY en mode récup’ de palettes et finition des fonds de pots de peinture au fin fond de l’atelier.