Houblon, le nerf de la bière.

Dans un contexte de développement exponentiel des brasseries artisanales en France, passées de 245 à plus de 1600 en 5 ans et avec un rythme de création d’une brasserie par jour, les enjeux d’approvisionnement en matières premières pour ces dernières sont devenus de plus en plus prégnants.

Au cœur de cette problématique, une matière première en particulier, constituant primordial des      bières artisanales suscite un intérêt majuscule : le Houblon. L’inflorescence femelle de cette liane herbacée est connue depuis plus de 800 ans pour ses vertus aromatisantes et aseptisantes dans l’élaboration de la bière. Aussi l’approvisionnement en cônes et autres pellets constitue un réel enjeu pour les brasseurs.

La France a aujourd’hui en culture environ 500 hectares de houblon, quand on estime qu’il en faudrait plus de 2000 pour couvrir les besoins de notre marché domestique. Nous sommes donc principalement importateurs de cette matière première sur un marché particulièrement tendu.

Les variétés « star » du moment aux caractéristiques bien particulières, notamment aromatiques ou super-aromatiques, écartées pendant des années par les industriels, s’arrachent. A l’instar du Cascade, développé dans l’Oregon dans les 50’s à partir des variétés Fuggle et Serebrianker, cette variété au taux d’huiles essentielles élevé, représentait 17% des surfaces cultivées aux Etats-Unis en 2014.

Alors que les indices d’acides alphas constituaient une manière de catégoriser les variétés de houblons par le passé, on s’est rendu compte qu’à l’image d’un secteur brassicole toujours plus inventif et complexe, c’est le nombre de variétés différentes, aux caractéristiques si particulières, qui confèrent aux houblons toute leur richesse.

Et de richesse, parlons-en! Cette culture complexe, d’une plante potentiellement fragile nécessite des investissements élevés. En temps premièrement, puisqu’on estime qu’un plant de houblon met environ 3 ans pour arriver à maturité et deuxièmement, un investissement financier, puisqu’il faut compter un investissement de 20000 à 40000 euros à l’hectare. Des investissements/un risque qui peuvent rapporter gros. En effet, la culture du houblon, dans un contexte mondial ou l’offre est inférieure à la demande, reste malgré tout très valorisée avec un des rendements à l’hectare le plus élevé des plantations agricoles.

L’intérêt pour cette culture est de plus en plus fort en France. En effet, alors que plus de 90% des cultures se trouvent actuellement en Alsace, on voit émerger de plus en plus de nouveaux projets comme à Sainte-Livrade dans le Lot sous l’égide de Hopen Houblons de Terroir, en Normandie avec l’association Houblons de Normandie, ou dans la vallée de la chevreuse avec la houblonnière Francilienne : La Houf. Des projets souvent appuyés par le concours des chambres régionales d’agriculture.

Une culture donc qui a le vent en poupe et de beaux jours devant elle qu’elle soit conventionnelle ou bio. Car ici aussi le bio pointe le bout de son nez, même si le houblon ne compose qu’une part infime en quantité d’ingrédients dans la bière, l’intérêt pour du houblon bio est bien présent. Les cultivateurs américains se penchent dessus à l’image des cultivateurs du Pacifique Nord-Ouest aux États-Unis. Yakima Chief Hops, opérateur historique, travaille notamment à l’élaboration du filière bio dédiée aux références stars comme le Citra, le Simcoe, le Mozaic ou bien l’Azacca.

Au regard de tous ces indicateurs positifs et de l’engouement d’un public toujours plus grands pour des bières artisanales qui diffèrent des produits aseptisés des industriels, gageons que la culture de houblons a de beaux jours devant elle…

Dois Corvos, from Lisbonne with love

Dois Corvos « 2 corbeaux en français » fait parti de ces brasseries portugaises qu’on ne présente plus tant leur notoriété dépasse les frontières depuis plusieurs années. Fondée à Lisbonne par Susana Cascais et Scott Steffens en 2013, le pays est alors en pleine période de récession économique et autant dire que la scène craft portugaise est plutôt discrète voir inexistante.

Il faudra attendre 2015 pour que la brasserie sorte ses premières recettes et avec elles, ses premières récompenses dans les compétitions et événements européens. Lyon, Paris, le site Ratebeer et même TripAdvisor leurs décernent de nombreuses médailles et titres honorifiques comme par exemple le statut de Best Tap Room in Portugal en 2017-2018 (Ratebeer).

La gamme Dois Corvos, c’est également un éventail de recettes qui fait le grand écart entre des Blonde Ale, Saisons, IPA’s jusqu’à des Imperial Stouts barrel-aged, Barley wine et autres Spicy milk stout, en tout 18 « regulars » qui se côtoient au fil de l’année, pas mal pour une brasserie encore 100% familiale !

Les deux bières dont je vais vous parler aujourd’hui ne rentrent pas dans la gamme régulière de la brasserie et sont pour le moment des séries limitées.

Raspberry Jam – 5.7% – Sour Ale Barrel Aged

Vieillie en fûts de chêne avec des framboises durant 2 ans en compagnie de levures brettanomyces, cette Sour Ale arbore une robe étonnamment dorée aux reflets orangés. Les framboises sont subtiles et on sent clairement le vieillissement des fruits, c’est acide, lactique et ça sent l’odeur caractéristique des bières « bréttées » à savoir une forte identité de cuir et d’écurie. Très bonne bière, légère et puissante à la fois.

Dispo ici.

Que Syrah, Syrah – 7.6% – Grape Ale Barrel Aged

Brassée en 2016 et vieillie durant 22 mois en fûts de Porto cette Grape Ale à subit une double fermentation avec des levures Brettanomyces et Lactobacillus. Bien moins acide et typée que la Raspberry Jam, cette Grape Ale n’en est pas pour autant moins intéressante. Plus légère et douce avec des notes de vanille et de biscuit elle amène de par sa fermentation en fûts de Porto pas mal de sucre et un côté fruité léger mais bien présent. Un chouilla en-dessous de la Raspberry mais le mieux c’est encore de goûter les deux !

Dispo ici.

Hāpi Beer Festival et Symposium 2019

Le temps d’un week-end, la planète bière va tourner autour de la Terre du long nuage blanc.

En effet, des brasseries du monde entier se sont données rendez-vous à Wellington en Nouvelle-Zélande pour le Hāpi Festival qui propose un line-up démentiel. Jugez par vous même :

 

Instagram @garageproject

Hill Farmstead Brewery
The Bruery
Cloudwater Brew Co
Firestone Walker Brewing Co.
Modern Times BeerOther Half Brewing Company
The Veil Brewing Co.
Mikkeller HQ
Sierra Nevada
Crooked Stave Artisan Beer Project
Trillium Brewing Company
Alvarado Street Brewery & Grill
Omnipollo

La brasserie kiwi Garage Project, après avoir été invitée sur de nombreux festival à travers le monde,  est heureuse de pouvoir accueillir tous ces homologues du monde entier .

A l’initiative du centre de recherche sur le houblon néo-zélandais Hāpi et de la houblonnière locale Freestyle Hops, il s’agit bien évidement de faire découvrir des bières du monde entier mais c’est également l’occasion de célébrer le houblon à proprement parler. En pleine campagne de récolte dans l’hémisphère sud, cet évènement intervient à point nommé. Quand on connaît le succès actuel des houblons kiwis, ça paraît tout à fait légitime.

Mais pour l’organisation, il s’agit aussi de communiquer sur les cultivateurs, la filière néo-zélandaise de houblon, son dynamisme et tous les travaux de recherches qui sont menés pour des variétés toujours plus proches des attentes des brasseurs artisanaux du monde entier. C’est ainsi que l’événement prend aussi la forme d’un symposium, qui tiendra plus du banquet de Bacchus que de Platon concédons-le, mais qui permettra de parler librement du houblon entre brasseurs, cultivateurs et scientifiques.

Instagram @garageproject

 

Alors que le succès des houblons néo-Z, ne se dément pas ici, gardons à l’esprit que le Motueka n’est finalement que le cousin germain de notre noble Saaz… De là à parler de guerre pour le trône de bière…

Beer & Reading pairing : Tiki Tour Pils de la Brasserie du Grand Paris et Zoobrew

Âge de raison et Gueule de Joie

2019, une année qui a débuté sous le signe de la sobriété pour Jean-Philippe Braud. Ce Nantais a démarré l’année avec la résolution de ne pas boire d’alcool pendant un mois. A l’instar du mouvement « Dry January » en vogue chez nos voisins outre-Manche entre autre.

Au delà d’un simple challenge personnel, il s’agit aussi de démarrer une nouvelle aventure professionnelle. Car ce « mois de janvier sobre » n’est pas le premier pour Jean-Philippe. En effet, c’est en 2018 durant sa première expérience de jeûne éthylique qu’il prend conscience alors du peu d’alternatives sans alcool qui existent sur le marché.

Pourtant les produits existent et après plusieurs mois de recherches, il prend conscience qu’une offre qualitative de boissons sans alcool peut être proposée.

Il se décide alors à quitter son poste de consultant dans la communication et la publicité et de mettre à profit son expérience professionnelle au service du développement de son projet.

Dans son esprit naît alors Gueule de joie, un distributeur spécialisé, qui aura pour vocation de faire connaître au plus grand nombre et de proposer à ceux qui ne souhaitent pas consommer d’alcool, une gamme rigoureusement sélectionnée de boissons, le tout sans se priver de moments conviviaux et en se faisant plaisir.

Le plaisir, il en est justement question. Alors que l’alcool est ancré dans notre société et fait presque parti de notre patrimoine national, accompagnant des moments festifs, conviviaux et de partage, il est souvent difficile de s’en départir.

Au travers d’une sélection exigeante, Jean-Philippe souhaite pouvoir proposer une offre de vins, bières et cocktails sans alcool mais surtout sans concession sur le goût ; où le plaisir prend le pas sur l’ivresse.

Moins d’alcool, plus de qualité!

Afin de se développer et de se faire connaître, cette pétillante société nantaise vient de lancer une campagne de  financement participatif sur le site de crowdfunding Ulule.

Avec des débuts très encourageants et un premier objectif rapidement atteint, Jean-Philippe souhaite aller plus loin. Il a le souhait de faire grandir sa communauté et de pouvoir s’adresser rapidement à un maximum de consommateurs qui n’ont pas encore forcément conscience de l’offre de boissons sans alcool qui peut s’offrir à eux.

Vous pouvez l’accompagner dans cette démarche en précommandant sur la plateforme Ulule jusqu’au 30 avril, vos boxs qui vous permettront de découvrir un nouveau champ des possibles.

Une démarche dans l’air du temps et en phase avec les enjeux sociétaux alors que Santé Publique France vient de lancer une nouvelle campagne invitant à la modération avec le slogan  «  2 verres par jour ; pas tous les jours ».

Le « sans alcool » en quelques chiffres  :

Un relais de croissance à l’avenir, alors que le consommation d’alcool en France a été divisée par 2 ces 50 dernières années.

1/4 des français a acheté au moins une fois une bière sans alcool en 2018.

Les « Industriels » prévoient qu’une bière sur 5 vendue, sera une bière sans alcool à l’horizon 2025.

L’alcool deuxième cause de mortalité évitable après le tabac.

 

Souhaitons bon courage dans cette aventure à Jean-Philippe Braud et longue vie à Gueule de Joie.

« Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait le bon ».

 

 

Toutes les informations sur le projet sur :

https://fr.ulule.com/gueuledejoie/news/

Facebook : h​ttps://www.facebook.com/GUEULEDEJOIE

Instagram : @gueuledejoie

 

Panorama sur la Brasserie 360

C’était mercredi dernier dans le Cantal, du côté de Salers. L’équipe de la Brasserie 360 ouvrait ses portes à la presse et aux institutionnels. L’occasion de lever le voile sur un projet qui ne manque ni de hauteur ni de perspectives.

A 1000 mètres d’altitude, la carte postale est impressionnante. L’élégant bâtiment de verre et d’acier se détache sur fond de Massif Central et offre un point de vue incomparable sur le Pays de Salers.

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Forte empreinte locale

Passées les premières impressions, en prenant un peu de recul, on comprend assez vite qu’un projet d’une telle envergure n’aurait pu naître ici sans le soutien des instances locales.

Bruno Faure, président de la communauté de communes et Alexandre Vermeersch, président de la brasserie 360, expliquent alors leur vision et les dimensions du chantier en s’appuyant sur quelques chiffres qui marquent nettement leur volonté de faire de cette brasserie de 20hl l’un des pivots de l’attractivité touristique en Cantal.

2.5 millions d’euros c’est ce qu’il aura fallu pour bâtir et équiper le lieu, le tout propulsant la brasserie dans le top 10 des projets brassicoles français en 2018. Et le Pays de Salers mouille bien le maillot en portant l’investissement immobilier à hauteur de 1.4 millions d’euros animé par ce credo fort que “la production, à savoir la valeur ajoutée par les hommes, offre sa richesse à un territoire”. Notons, côté investissement matériel, que l’entreprise a aussi pu bénéficier de 30% de subventions au titre de l’installation en zone de revitalisation rurale.

La Brasserie a donc pour vocation de s’inscrire dans le pays et de valoriser le terroir en tissant les liens d’une relation symbiotique avec son milieu. “Au-delà du bio c’est le circuit court qui parle aux gens” constate Alexandre.

« Les projets ne peuvent se faire que lorsque la volonté des hommes à entreprendre rencontre la volonté des communes à accueillir »— Alexandre VERMEERSCH, Brasserie 360

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Faible empreinte carbone

Au cœur du Parc National des Volcans d’Auvergne, une zone nécessairement éco-responsable, le défi est double : agréger les savoirs-faire locaux pour raccourcir les circuits certes, mais aussi réduire l’impact de l’activité sur son environnement. “Etre artisan c’est aussi être innovant”, résume Alexandre.

Le premier engagement de la brasserie c’est donc de s’approvisionner en local. Un partenariat a donc était signé, dans le Puy-de-Dôme, avec la Malterie des Volcans pour le sourcing exclusif de ses malts bio. Non loin de là, du côté de Saint-Flour, Christian Rouffiac, agriculteur bio, a même accepté de planter 8 hectares d’orge brassicole. Sa future production sera maltée à façon par la Malterie des Volcans. Quant aux houblonnières on y réfléchit sérieusement. En attendant le choix technique est celui de la tradition. Ici on préfère l’utilisation des fleurs de houblons (les cônes) plutôt que des houblons transformés (les pellets).

En complément de cette démarche la brasserie a été entièrement pensée pour réduire ses rejets. Un méthaniseur se charge de transformer en énergie les effluents ainsi que les drêches (résidus de malts après brassage). L’eau chaude ainsi générée est alors recyclée pour chauffer le bâtiment ainsi que les cuves de brassage.

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La brasserie fait ses gammes

Et le produit dans tout cela ? Le leitmotiv c’est la qualité. Qualité des matières premières, on l’a vu, qualité de l’eau, on la devine au pays de volcans, mais aussi qualité de fabrication avec un accent particulier mis sur le temps que l’on prend à faire les choses. Ici on n’est pas du genre à raccourcir les durées de fermentation pour accélérer les rotations en cuves.

Et pourtant, le carnet de commande est rempli. L’équipe des Vins Desprat & Saint Verny s’occupe d’une belle partie de la commercialisation. Ainsi la gamme Sulfurik est déjà proposée à plus de 300 points de vente du secteur CHR (Cafés Hôtels Restaurants), tandis que la gamme Basaltik vise les GMS (Grandes et Moyennes Surfaces). Sur place et en direct la gamme “Crat’r” adresse une clientèle plus locale ou touristique.

Niveau goût : c’est bon, c’est bio, c’est local ! Les bières ne prennent pas le risque d’être “clivantes” mais on imagine de toute façon bien que l’on ne rentabilise pas un tel projet en ayant une stratégie de niche. Et c’est au final Romain, le brasseur en chef, qui le résume le mieux : “je ne fais pas des bières pour plaire à tout le monde, mais des bières qui puissent plaire à chacun” (entendez : chacun trouvera dans la gamme une bière à sa convenance). Plus tard il me fera goûter une American Pale Ale (DH Cascade x Aramis) bien mordante, d’un lot plus confidentiel mais, pour le moins, réussi. Dans le mille donc !

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Bière d’artisan

Avec un rythme de 140 hl/mois la brasserie s’est donné pour objectif de produire 1500 hl en 2019 et de croître de 500 hl par an. Comprenez que cette brasserie, en gardant une taille et une philosophie artisanale, sera très vite parmi celles qui comptent dans le paysage brassicole régional.

De ce point de vue l’entreprise sera nécessairement observée, voire jugée. Alexandre s’y attend. C’est le jeu. Un peu plus tard dans la journée, face à une rouge de chez Thiriez puis dans la confidence d’une petit restaurant d’Aurillac, il me parlera de ses origines flamandes et de son amour pour le Cantal, terre d’adoption, “choix de vie et choix de cœur”.

Il me racontera son enfance du côté de Saint-Flour, ses 15 ans de rugby, son passé de cadre supérieur dans la logistique, puis son envie soudaine d’autre chose, de prendre des risques, de s’ancrer un peu plus à ce sol, son envie de rendre hommage à ces montagnes.
Il me racontera quelques projets de recettes aux saveurs endémiques et quelques autres idées pour animer la brasserie et dynamiser le territoire.
Et on rira aussi beaucoup… mais c’est une autre histoire…

Alexandre est brasseur artisan. Il est passé par Nancy et La Rochelle. Il est associé à son frère Jean-Jacques (Distillerie Louis Couderc), Pierre Desprat (Maison Desprat & Saint Verny) et Serge Patay (Les Brasseurs du Sornin).


Brasserie 360 – Les Quatres Routes de Salers – 15140 Saint-Martin Valmeroux
contact@brasserie360.fr – 06 43 31 04 53 – Web / Facebook / Instagram

Black Bird In Beer

Interview – Toujours plus de bière sans

« Zero Compromise » c’est le slogan martelé par la marque néerlandaise Braxzz qui saisit l’opportunité de développer en Europe une gamme de bières (et de cidres) sur le postulat d’un sans alcool qui ait du goût. A l’instar des industriels qui prévoient qu’à l’horizon 2025 une bière vendue sur cinq sera sans alcool (notons que c’est déjà le cas en Espagne), Braxzz vise le segment du 0% en lorgnant du côté de la craft beer. Une bière sans alcool certes mais avec des valeurs et des saveurs modernes. Sans compromis donc !

A 35 ans, Grégory Nèble, ancien cadre commercial dans l’agroalimentaire et « beer geek » passionné, a décidé d’embrasser la cause du 0% en représentant la marque Braxzz sur le territoire français. Un gros challenge aux allures prosélytes alors que l’on pressent que la France se réveille tout juste de ses addictions culturelles pour se poser la saine question d’une consommation plus responsable d’alcool. Il nous explique son parcours et ce choix.

Raconte-nous ton « épopée de buveur de bière »

« Comme beaucoup, je bois de la bière (de base) depuis longtemps mais j’ai découvert qu’il y avait un autre possible en 2015. A l’époque, j’habitais à Nantes à côté du Bier Market et d’un bar à bières où j’ai très vite eu mes habitudes. J’étais piqué. J’ai fait une petite virée à Londres du côté de Bermondsey, pour visiter des brasseries emblématiques comme The Kernel, puis je me suis mis en quête de rencontrer des brasseurs professionnels près de chez moi, en Bretagne, d’y effectuer des stages (à la Brasserie Wills notamment) et de brasser sur mon temps libre, en particulier chez Stéphane Blanc du BuBar, la Brasserie de l’Ile de Nantes. Ensuite en 2017 je suis rentré dans ma région, du côté de Bordeaux, avec l’intention de créer ma pico-brasserie domestique de 100 litres. Se faisant je me suis rapproché de l’expertise de brasseurs locaux, tels que Jocelyn de l’Effet Papillon qui est devenu un ami. »

Tu as commencé à collaborer avec Braxzz en début d’année, tu peux nous en dire plus sur cette marque ?

« Braxzz est le projet de 3 associés au sein de Rebelz Capital (une société de capital-risque) qui ont su saisir l’opportunité combinée de croissance de la craft beer et de celle du sans alcool. Aujourd’hui la gamme se compose de deux IPA, d’un Porter, d’un Cidre, d’une Triple, d’un Bock et… d’un Lager très prochainement. Les bières et le cidre sont produits en Allemagne, dans des unités capables de sécuriser les besoins en volume de la marque dans le cadre de son développement. Nous sommes présents dans nord de l’Europe (Royaume-Uni, Irlande, Pays-Bas, Belgique, Scandinavie) avec de jolis taux de progression, ainsi qu’en Italie et en Espagne. Notre stratégie de commercialisation s’appuie sur des partenariats avec des distributeurs locaux. »

Tu t’es fixé quels objectifs en 2019 ?

« Je vise la signature d’un partenariat national avec une plateforme de vente en ligne ainsi qu’un maillage national solide sur la base de partenariats avec des distributeurs régionaux pour la vente en CHR et en commerces spécialisés. J’aimerais atteindre un volume de 6 palettes* par mois en fin d’année (*environ 34 hl). J’aimerais également être présent au Mondial de la Bière, à Paris en mai prochain, pour aller à la rencontre des consommateurs et aussi travailler avec des influenceurs, des leaders d’opinion qui ont compris que le sans alcool avait de l’avenir, je pense notamment à Gueule de Joie que j’ai rencontré dernièrement…»

A qui s’adresse la bière sans alcool aujourd’hui ?

« A tout le monde qui aime la bière, sans distinction. L’offre de boissons sans alcool se développe de façon qualitative. Elle n’est plus réservée à l’alcoolique repentant en quête d’un ersatz ni aux moments de la vie qui imposent de ne pas boire… on pense au capitaine de soirée, aux compétitions sportives ou encore aux femmes enceintes ou allaitantes. Aujourd’hui on note que dans le même temps où la consommation d’alcool chute, la consommation de produits sans alcool croît. Et c’est un phénomène de société qui a plus à voir avec une envie de préserver sa santé, notamment chez les jeunes générations. Au Royaume-Uni, qui nous inspire tellement pour la bière, 30% des moins de 25 ans ne consomment pas d’alcool. Je pense aussi au facteur communautaire et religieux… Nous vivons dans des sociétés mixtes et diverses. Je me rappelle un excellent article dans Vice qui traitait du sujet… Je crois aussi beaucoup à la notion de partage, aux bons moments entre amis où l’on ne stigmatise plus la personne qui ne boit pas d’alcool. On boit une bière, point. Peu importe qu’elle soit avec ou sans alcool !»

Et pourquoi ne pas boire un soda dans ce cas ?

« Tout simplement parce que la bière sans alcool est un produit à part entière, avec un goût qui lui est propre… celui d’une bière ! Si j’ai envie de boire une bière pourquoi boire un soda ? D’autant qu’il y a moins de sucre dans une bière sans alcool que dans un soda ! »

Ta première bière sans alcool ?

« En 2016 au Hellfest, un produit industriel fruité et sucré… tiens, en parlant de soda, on n’en était pas loin… vraiment pas terrible ! »

Ta bière sans alcool préférée ?

Le Porter de chez Braxzz ou le Oaked Cider (qui n’est pas une bière mais qui est très réussi… on prévoit une recette avec du houblon d’ailleurs) sinon Henry and his science de Mikkeler. Je pourrais en boire jusqu’au bout de la nuit ! »

***

Vous pouvez contacter Grégory Nèble par mail : gregory.neble@braxzz.com

Propos recueillis par Black Bird In Beer

Snakebite : La Collab qui envoie !

C’était en 198., aux confins de la baie de Douarnenez (29). Je me rappelle encore du sourire satisfait de mon cousin me tendant un demi à la mousse violette. Il avait pêché ça en Angleterre. Il a scandé : « Snakebite ! Lager, cider, blackcurrant ! ». Dans nos verres la traduction était simple : bière, cidre et crème de cassis. Dans nos têtes par contre, c’était assez vite Trafalgar. Ce truc nous a fait notre été !

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Craft Beer, j’en boirais des tonneaux – Part III

La barrique offre au brasseur un éventail de solutions selon qu’il se fournisse en neuf ou en occasion, qu’il l’utilise pour la garde ou pour la fermentation, selon son âge, sa provenance, selon son volume, l’origine de son bois, sa chauffe, selon son état bactériologique et l’alcool qu’elle a contenu préalablement… Au point qu’on pourrait presque la considérer comme un cinquième ingrédient, ouvrant encore plus le champ infini des possibles dans la quête de la recette idéale.

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Craft Beer, j’en boirais des tonneaux – Part II

CRAFT BEER, J’EN BOIRAIS DES TONNEAUX – PART II

Le fût qui nous intéresse aujourd’hui n’est pas sous pression, il n’est pas non plus en inox, il est en bois d’arbre véritable… et pas n’importe quel arbre… un des plus nobles et des plus chers : le chêne ! Notons qu’il existe des barriques fabriquées à partir d’autres essences, l’acacia notamment, mais c’est le chêne qui nous intéresse aujourd’hui, car le plus répandu.

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